2.31 Les styles, approche

LOW – 30/03/2018 – 2

Plan de la fiche

1. Au fil du texte

2. Le format Page

2.1 Caractéristiques physiques

2.2 Contenu, présentation, impression

2.3 Page et pages

3. Le format Paragraphe

3.1 Le paragraphe en traitement de texte – définition

3.2 Caractéristiques des styles de type Paragraphe

Position, organisation, enchaînements

Mise en forme

3.3 Caractéristiques essentielles pour les titres

3.4 Caractéristiques essentielles pour les paquets de lignes

3.5 Titres et niveaux du plan

4. Le format Caractère

Présentation

Nous abordons avec ces chapitres sur Les styles, la technique centrale du traitement de texte. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de ce manuel, ce sont ces chapitres. Nous allons apprendre à mettre une harmonie dans les documents, une harmonie visible. Autrement dit : L’art produire une excellente présentation. En profitant accessoirement, d’une plus grande facilité pour les mises en forme.

Prenez un document plutôt technique, comme un rapport. Il se présente sur deux niveaux : le texte et sa structure visible avec ses titres et ses sous-titres. Des plats bien présentés nous mettent en appétit, n’est-ce pas ? Eh bien, une bonne présentation des textes nous donne envie de les lire et facilite notre compréhension.

Soigner la présentation lors de la création du document est une chose ; préserver l’harmonie en cas de modification en est une autre. La souplesse est le gros avantage de la bureautique. Encore faut-il que cette souplesse ne s’exerce pas au détriment de l’harmonie qui attend que tous les sous-titres de niveau 2, par exemple, se présentent de la même façon. Et que si l’envie vous prenait de modifier cette présentation pour un sous-titre précis, il serait judicieux que les autres sous-titres de même niveau soient modifiés de la même façon.

Dans LibreOffice, les Styles jouent ce rôle de formatage harmonisé des titres en particulier, et des textes en général. Ce serait déjà une raison suffisante pour les adopter.

Il existe une deuxième raison. Dans cette alchimie subtile entre le fond et la forme, les styles nous invitent à apprivoiser les gestes qui rentrent dans une œuvre écrite, du choix du caractère jusqu’au document imprimé et relié ; approche longtemps réservée aux compétences et à l’art des imprimeurs ; approche désormais accessible à tout utilisateur de traitement de texte.

Nous allons étudier les styles en trois étapes : approche, gestion et application. L’approche est la partie théorique, indispensable pour bien poser ce dont nous parlons. La gestion est l’ensemble des opérations concernant les styles : leur définition, l’enregistrement de leur caractéristiques, leurs modifications, leurs tests, etc. Enfin l’application est l’ensemble des opérations associant les styles au texte pour sa mise en forme.

Dans un ultime chapitre, je présenterai un cas concret d’application. Une révision pratique des chapitres précédents.

1. Au fil du texte…

Vu sous l’angle de la présentation, un texte présente trois niveaux hiérarchisés:

  • la page (dimension, orientation, marges, fond, bordures) ;
  • le paragraphe : un paragraphe commence sur une nouvelle ligne ; il se termine par un retour à la ligne posé dans le texte avec [Entrée] ;
  • le caractère : à l’intérieur des paragraphes, des mots composés de caractères.

La plupart des utilisateurs connaissent le format caractère et savent par exemple mettre un mot en gras ou en italique.

D’autres moins nombreux connaissent le format paragraphe et l’utilisent pour des citations ou une mise en exergue particulière ; moins nombreux encore sont ceux qui utilisent ce format pour la mise en forme hiérarchisée des titres. Un titre bien qu’il soit généralement sur une seule ligne, est un paragraphe : une ligne entre deux retours à la ligne.

Enfin, très peu connaissent le format page jouant sur ses possibilités pour enchaîner dans le même document, par exemple, des pages avec des colonnes ou des pages en mode paysage pour des tableaux, au milieu de textes en mode portrait.

En plus des trois styles évoqués ci-dessus que nous détaillons ci-après, il existe trois autres styles : les cadres, les listes et numérotations et les tableaux. Ils sont étudiés dans des chapitres spécifiques.

2. Le format Page

Une page est le cadre dans lequel le texte se coule ; le résultat est visible sur la feuille affichée ou imprimée. Voici les paramètres utilisés pour formater une page.

2.1 Caractéristiques physiques

  • La dimension de la page : A4, A5 ou autre ;
  • l’orientation : portrait (le grand côté est vertical) ou paysage (le grand côté est horizontal) ;
  • les marges dans les 4 directions : distance entre le bord de la feuille papier et la zone d’impression. Les imprimantes sont incapables d’imprimer à ras bord. Une marge minimum est nécessaire (0.5 cm habituellement). Pour présenter une lettre, on dit que plus le destinataire est important, plus les marges doivent l’être. Pour toutes les dimensions, je précise aussi l’unité (généralement le cm).

2.2 Contenu, présentation, impression

  • Le contenu général :
    • Le fond de page : couleur (laquelle), image (quel fichier et quelle disposition dans la page), motif comme un filigrane ;
    • Bordure pour encadrer la zone d’impression : forme, épaisseur et couleur du trait, distance par rapport au texte, effets, etc.) ;
    • Présence d’en-tête et de pied-de-page, de notes en bas des pages.
  • La présentation :
    • Texte disposé sur une ou plusieurs colonnes (comme dans un journal), et présentation : largeur de chacune, espace entre elles, séparation éventuelle par un trait vertical ;
    • À l’impression : en recto seul (toutes les pages ont la même présentation), en recto-verso (vis à vis – les marges sont inversées par rapport à la pliure) ; on parle alors de pages paires ou impaires, de pages gauche ou droite ;
  • L’impression :
    • Sur un papier particulier, et dans quel bac de l’imprimante il est disponible (par exemple, feuille cartonnée pour la couverture).

2.3 Page et pages

Le style Page est un style qui s’applique à un espace qui dans la hiérarchie des styles correspond au document dans son ensemble. On dit que le style Page s’applique à toutes les pages d’un document.

Cela signifie que si je modifie le style de la page, cette modification sera effective sur toutes les pages du document.

Saut de page simple

Ceci étant, il est possible d’insérer dans un texte un saut de page (avec [Ctrl+ Entrée]. Dans ce cas, la nouvelle page va hériter du style Page de la précédente. De plus, toute modification du style de type Page avant ou après ce saut de page, sera effectif sur toutes les pages.

Saut de page et changement de format

Il est possible aussi d’insérer un saut de page manuellement :

Dans Menu : ▼ InsertionSaut manuel… <[Insérer un saut];

Type (Saut de ligne, saut de colonne), Saut de page ⨀ ;

Style : (tous les styles de type Page existant pour ce document sont disponibles ; je choisis celui que je veux appliquer à la nouvelle page);

▼ ◄ OK ►.

Cette manipulation permet par exemple d’inclure au fil du texte des tableau en mode paysage ; il suffit d’indiquer dans le saut manuel, le style de type Page qui permet cet affichage (ou impression). Mais attention, ce nouveau style s’applique désormais à toutes les pages qui vont suivre. Il sera possible de retrouver le style par défaut en faisant un nouveau saut manuel. Contrairement au saut précédent avec le raccourci [Ctrl+ C], les modifications apportées au texte entre deux sauts manuels, ne sont effectives que sur ce passage.

Bien évidemment, le style de page désiré doit exister au préalable pour être disponible dans le combo.

3. Le format Paragraphe

3.1 Le paragraphe en traitement de texte : définition

Le paragraphe, en traitement de texte, est une suite de mots ou caractères tapés à la volée, commençant en début de ligne et terminée par un saut de ligne.

Ce saut de ligne est entré dans le texte avec [Entrée].

Il est possible de visualiser ce saut de ligne avec [Ctrl+ F10] qui joue en bascule : le saut de ligne est indiqué par ¶.

Cela signifie que si le texte est modelé différemment par suite d’un changement de largeur de la zone d’impression, le saut de ligne sera toujours à la même place dans le texte, comme une ponctuation.

Le paragraphe a de ce fait deux formes principales : le titre et la suite de lignes à la volée que j’appelle paquet de lignes.

Un titre répond à la définition du paragraphe : il commence en début de ligne et se termine par [Entrée]. Son originalité est d’occuper, généralement, qu’une ligne. Conséquence : les styles paramétrant les titres seront des styles de type Paragraphe.

Le paquet de lignes peut comprendre une ou plusieurs lignes. Mais à la différence des lignes qui se suivent après des [Entrée] pour les séparer, un paquet de lignes est une portion de texte d’un seul tenant qui se coule dans un moule (frappe à la volée sans commande de mise en forme). Ce moule est le paragraphe. Si la largeur du moule rétrécit (quand on augmente les marges de la page, par exemple), le texte va se transformer, en prenant sans doute plus de lignes.

Ne perdons pas de vue ces deux formes de paragraphes. Elles sont compatibles, et les caractéristiques que nous allons explorer maintenant les concernent toutes les deux.

3.2 Caractéristiques des styles de type Paragraphe

Le paragraphe constitue une zone à l’intérieur de la zone d’impression ou d’autres zones de la page (en-tête, pied-de-page, notes de bas de page). Cette zone s’organise avec son environnement et pour elle-même. Elle présente aussi une mise en forme originale.

Position, organisation, enchaînements

Espacement avant : hauteur entre le début du paragraphe et la fin du paragraphe précédent. Les titres par exemple, ont besoin d’espace pour se détacher du texte courant.

Espacement après : hauteur entre la fin du paragraphe et le début du paragraphe suivant.

Retrait à gauche ou à droite, et retrait supplémentaire pour la première ligne ; il s’agit d’un retrait absolu car il existe aussi les retraits sur tabulateurs comme on l’a vu ici :  3.2 Cadrages automatiques avec les tabulations. À gauche, c’est la distance entre la marge verticale gauche de la zone d’impression, et la marge verticale du paragraphe. À droite, idem, mais inversé. Le retrait première ligne s’ajoute au retrait à gauche pour faire démarrer le texte un peu plus loin sur la ligne.

Calage des lignes sur les marges verticales du paragraphe : à droite (classique), à gauche (effet particulier pour les épigraphes, par exemple), justifié (le texte colle aux marges gauches et droites du paragraphe – livres, colonnes de journal), centré (les lignes du paquet sont alignées sur leur centre ; les vides sont identiques à droite et à gauche, mais variables d’une ligne à l’autre.

Interligne entre les lignes du paquet.

Direction du texte (de gauche à droite – LTR – ou de droite à gauche – RTL).

Coupure des mots (césure) en particulier dans les textes justifiés.

Style de paragraphe pour le paragraphe suivant. Ce paramètre facilite la saisie évitant de paramétrer le style d’un nouveau paragraphe. Car, généralement, quand on enchaîne deux paquets de lignes, le paragraphe suivant est du même style que celui du précédent. Mais pour les titres, c’est le style habituel des paquets de lignes qui doit suivre le titre.

Assemblage virtuel de deux ou plusieurs paragraphes successifs de style identique. Cet assemblage jouera pour les mises en forme (bordures, fond).

Attache avec le paragraphe suivant : un paragraphe attaché avec le paragraphe suivant apparaîtra toujours sur la même page que ce dernier. Utilisé pour les titres qu’on ne veut pas voir isolés en fin de page, avec le début de leur paragraphe sur la page suivante.

Lignes orphelines. Les lignes orphelines sont les premières d’un paquet de lignes, qui à la suite d’un saut de page à la volée se retrouvent seules en fin de page. Le style peut définir le nombre minimum de ces lignes (généralement 2).

Lignes veuves. Même principe mais concernant les dernières lignes d’un paquet de lignes se retrouvant seules en haut d’une page.

Insertion automatique, avant ou après le paragraphe d’un saut de page ou de colonne comme un saut de page manuel. Ce paramètre évite dans certains cas répétitifs de faire l’opération de saut de page manuel.

Tabulations.

Mise en forme

Surlignage des lignes : identique au surligneur des caractères, mais appliqué systématiquement à tout le texte du paragraphe.

Fond : Couleur, motif ou image.

Bordures : forme et épaisseur du trait, espacement du texte, effets.

Lettrine : première lettre du paragraphe agrandie sur deux ou plusieurs lignes.

3.3 Caractéristiques essentielles pour les titres

Les caractéristiques Caractère (taille, épaisseur de la fonte, police) ;

Les espacements avant et après ;

Le retrait ;

L’attachement.

3.4 Caractéristiques essentielles pour les paquets de lignes

Le calage ;

Le retrait supplémentaire de la première ligne du paragraphe ;

L’interligne ;

Les lignes vierges ou orphelines ;

Les tabulations.

3.5 Titres et niveau du plan

Pour les styles de paragraphes destinés à formater les titres, il existe une particularité supplémentaire très intéressante.

Dans un document structuré, le plan présente plusieurs niveaux. Pour simplifier, les parties, puis les chapitres, puis les paragraphes, puis les sous-paragraphes, etc. Comme ces niveaux sont hiérarchisés, on peut parler de niveau 1 (partie), niveau 2 (chapitre), niveau 3 (paragraphe), etc.

La gestion des styles permet d’associer un style à un niveau. Nous verrons plus loin comment procéder.

Cela permet d’avoir un sommaire automatique toujours à jour que l’on pourra retrouver dans le document PDF après exportation.

4. Le format Caractère

Tout caractère tapé dans un traitement de texte est affiché avec des caractéristiques qui constituent son format.

Caractéristiques d’un caractère :

La police, c’est-à-dire la forme des caractères ; on distingue les polices sérif qui se caractérise avec des rebords perpendiculaires en fin de jambages (Times New Roman) ; et les polices sans sérif comme la police ordinaire de ce texte (Verdana). Ce mot police a comme origine une attestation qu’on montrait pour prouver, avec sa forme originale (sans doute d’écriture) d’où on venait, en garantie de bonne foi.
La taille des caractères, car chaque police permet, généralement, de faire des caractères de toutes les tailles. On parle aussi de corps comme en imprimerie.
L’effet sur ce caractère ou son positionnement : gras, italique, souligné, barré, couleur du caractère ou de de son fond (effet stabylo), etc.

La position par rapport à la ligne normale : en idice, en exposant.

Dans les mots, qui sont des suites de caractères, l’espacement entre les lettres est une caractéristique supplémentaire : classique, condensé ou étendu.

Conclusion

Les caractéristiques des trois formats que nous venons de détailler permettent de ce faire une idée des styles et de leur puissance que nous allons étudier concrètement dans les chapitres suivants.

Informations complémentaires

Liens

2.1 Cadrages automatiques avec les tabulations

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